Fragments, billets d'humeur, récits
Blog littéraire
Carnets griffonnés et doigts noircis d’encre, les mots me viennent depuis la petite enfance.
Fragments d’ombre et de lumière, ils me permettent d’habiter le monde, de le comprendre, de l’adoucir. Ils sont une parade silencieuse, une échappatoire.
Ils viennent raconter l’intime, l’indicible, dans un coeur à coeur pudique et sacré.
Retrouvez l’ensemble de mes textes ici, ou utilisez la barre de recherche pour retrouver un article.

J’ai choisi d’être un cancre
C’est lundi et je pénètre dans les bureaux, pied gauche, pied droit, échevelée, les yeux hagards et rouges. Légèrement molle à l’idée de la semaine qui recommence, pied gauche, pied droit, mais heureuse, car j’ai un plan. J’ai traversé les longues artères bétonnées de Sydney sur mon petit 150 beige

Bob le voleur
Je me dis que si un jour on se fait tirer la caisse, ça sera Bob, c’est sûr! Bob il adore la petite Audi noire et blanche dans laquelle je le trimballe à travers les dédales de Bondi Junction. C’est toujours la même chose, il me texte qu’il est en

Pourquoi j’ai tué ma voisine ?
-Mademoiselle ? Mademoiselle ? ouhou ! Oui youhou à votre gauche ! La voix me tire de ma lecture, je lève le nez, légèrement agacée, et pose Edgar Morin et ses leçons d’un siècle de vie. Après tout, qui a le temps pour cent ans de sagesse ? Par dessus

En attendant Kiki
L’air brulant de l’été s’engouffre par les fenêtres du salon grandes ouvertes et je renifle son parfum mélancolique. Cette année j’ai à peine vu la danse joyeuse des saisons. J’ai ignoré le monde pour ne voir que ma to-do list qui n’en finit plus de s’allonger. La rue vit

Les âmes du tram
5h du matin. Premier tram. Je pars à l’aéroport et redécouvre soudain qu’il existe une vie en dehors des heures de pointe. Que d’autres sont réveillés lorsque je dors. Qu’ils se déplacent comme mille fourmis tranquilles et invisibles. Des fourmis silencieuses surtout. Il règne un silence de cathédrale dans ce

Réveil sensible
J’ai écrit ce texte il y a quelques semaines, sur un quai de Montparnasse. Je ne l’ai pas relu jusqu’à ce matin. Il est un réveil. Ce qui me fouette, ce qui me fait rire sur un quai pluvieux de Montparnasse, ce qui me transporte, ce qui m’écorche. Et si

Marbella
Le soir tombe à nouveau sur la montagne andalouse et j’observe l’obscurité qui s’installe, assise sur le bord de la terrasse, les pieds dans l’herbe rase. On devine la côte africaine au delà de la mer, qui s’étend comme une tâche noire accidentée. Là bas c’est Tanger, les épices,

La bouquiniste rêveuse
Ce matin, le thermomètre de la pharmacie indiquait zéro degré. Il clignotait en vert et rouge et Marie le distinguait de loin en fermant un œil, puis l’autre. Sa vue avait encore baissé et l’opticien se ferait un bonheur de lui facturer 200 balles pour deux verres. Elle n’avait pas